Marianne de Lamartine
Aristocrate anglaise et artiste, Mary-Ann Birch épouse Alphonse de Lamartine en 1820.
Elle vivra à ses côtés, au château de Saint-Point, où sont conservés les peintures qu’elle a réalisées ainsi que ses souvenirs personnels, évoquant son goût et son talent.
De l’Angleterre à la France
Née en Angleterre en 1790, Mary-Ann-Elisa Birch est la fille du Major Birch, apparenté aux Churchill et de Christina Cordelia Ressent, d’origine hollandaise.
Elle épouse Alphonse de Lamartine en juin 1820, à Chambéry et emménage avec lui au château de Saint-Point qui deviendra leur demeure familiale. Ils auront deux enfants, Alphonse et Julia, nés en 1821 et 1822, décédés tous deux prématurément.
Très cultivée, disposant d’une excellente éducation, Marianne de Lamartine parle anglais, français et italien, connait l’histoire antique et est passionnée de peinture et de musique.
Amie des arts
Épouse dévouée à son mari, elle est aussi une artiste de talent et une femme d’esprit. Dans l’appartement parisien du couple, rue de l’Université, Marianne reçoit chaque mercredi, lors du « jour de Marianne » un cercle d’artistes et d’écrivains dont faisaient partie les peintres Henri Decaisne, Théodore Gudin, Ary Scheffer, Alexandre Calame, Théodore Chassériau ou encore les sculpteurs Joseph Brian et François Jouffroy.
Marianne de Lamartine remplit également le rôle d’assistante littéraire d’Alphonse de Lamartine, gérant sa correspondance, les copies, corrections et traductions de ses écrits.
Ancienne élève d’Henri Decaisne, peintre d’histoire et portraitiste, elle réalise de nombreuses copies de tableaux italiens, comme en témoignent Uranie et La charité romaine d’après Guido Reni conservés au Musée des Beaux-Arts de Mâcon. Le portrait reste toutefois son genre de prédilection et elle peint de nombreux portraits d’enfants, sa fille Julia devenant son modèle préféré. De très belles huiles sur toile représentant Julia sont conservées au château de Saint-Point.
Dans les années 1840, Marianne de Lamartine dessine un modèle de bénitier, qui fut exécuté par François Jouffroy en 1844 pour la chapelle de Saint-Germain-l’Auxerrois, où il se trouve toujours.
En 1847, elle conçoit un projet de sculpture allégorique de la Saône, conçu pour le pont de Saint-Laurent et aujourd’hui conservé au Musée des Beaux-Arts de Mâcon.
De nombreux poèmes d’Alphonse de Lamartine ont également été enluminés par Marianne de Lamartine, avec marges et lettrines à motifs floraux. Trois de ces enluminures sont conservées au château de Saint-Point.
Son influence est certainement décisive dans la restauration du château de Saint-Point. Lorsqu’ils emménagent à Saint-Point, Marianne et Alphonse de Lamartine cherchent à transformer la bâtisse médiévale en modèle d’architecture oxfordienne, selon la mode du « gothic revival » très développée en Angleterre.
Elle révèle également des talents de décoratrice, peignant de nombreux panneaux décoratifs pour leurs différentes résidences ainsi que la cheminée des poètes pour la chambre de son mari à Saint-Point.
La cheminée des poètes
Marianne républicaine
Partageant les combats politiques et sociaux de son mari, elle est également le modèle du premier buste de la Marianne républicaine. Alphonse de Lamartine, homme fort du gouvernement provisoire de 1848, souhaitant que le symbole de Marianne soit incarné par une femme, aurait en effet proposé son épouse comme modèle, profitant de l’homonymie.
Enfin elle œuvre en faveur de l’enseignement et de la protection des enfants en créant l’ « Œuvre de l’orphelinat des arts », un asile de jeunes filles à Paris ou encore une école pour enfants à Saint-Point.
Elle décède à Paris en 1863 et est enterrée dans le caveau familial de Saint-Point.