Histoire du château de Saint-Point
Saint-Point, château des XIIe et XIVe siècle que le chevalier de Pratz, père d’Alphonse de Lamartine, acquiert à l’état d’abandon en 1801, devient, à partir de 1820, la demeure familiale du poète.
Alphonse de Lamartine le transforme en château néogothique anglais, en faisant un des rares exemples de ce style architectural en France.
Un château médiéval dévasté
Le château de Saint-Point et ses terres agricoles sont acquis par le père d’Alphonse de Lamartine, Pierre de Lamartine, chevalier de Pratz, en 1801.
Selon le journal d’Alix des Roys, mère d’Alphonse de Lamartine, le château, ravagé pendant la révolution française, se trouvait à l’état d’abandon. Les toitures étaient endommagées, les portes et fenêtres brisées, ainsi que le mobilier pillé.
« Le château est fort dévasté », lit-on dans le Manuscrit de ma mère à la date du 16 juin 1801, « tous les murs sont nus, les écussons et les cheminées sont brisés à coups de barre de fer par des paysans venus de loin, dans les journées des brigands en 1789. Rien ne peut y flatter l’amour-propre ».
En 1820, le château de Saint-Point revient à Alphonse de Lamartine qui le reçoit en avance d’hoirie, à l’occasion de son mariage avec Mary-Ann Birch.
Saint-Point, château néogothique
Il en fait sa demeure familiale et entreprend de le restaurer dans le style gothique anglo-saxon, découvert lors d’un voyage en Angleterre, pays d’origine de son épouse.
Grâce à l’immense succès des Méditations, le poète fait fortune et lance d’ambitieux travaux de restauration du château. Il fait construire entre les deux tours, à l’est, une galerie quadrilobée avec terrasse, à l’ouest, un portique néogothique précédant la porte d’entrée du château. Tous deux sont ornés de son emblème, le trèfle. À l’angle des écuries et de l’orangerie, une tour sarrasine dite « tour de l’horloge » est bâtie. Dans le même temps, il aménage des jardins à l’anglaise.
C’est à Saint-Point que Lamartine rédige en partie les Harmonies poétiques et religieuses publiées en 1830.
Quelques années plus tard, en 1853, Lamartine fait construire, accolé à la façade sud, un pavillon, où il installe sa chambre, reliée à son cabinet de travail et desservi par une étroite tour d’escalier. Le cabinet de travail et la chambre d’Alphonse de Lamartine, classés Monuments Historiques, sont restés tels qu’ils l’étaient à son décès.
Très attaché à cette maison, Alphonse de Lamartine y a reçu de nombreux artistes, écrivains et amis tels Victor Hugo, Charles Nodier, George Sand, Franz Liszt, Frédéric Chopin, Alexandre Dumas, Eugène Sue, Sophie Gay ou encore Hubert Saladin.
Le tombeau d’Alphonse de Lamartine
Après le décès de sa mère en 1829, il fait édifier, à l’ouest du parc, à côté de l’église romane, un caveau familial néogothique, où reposent sa mère, sa fille Julia, sa belle-mère et sa femme. En 1869, à la mort du poète, une foule immense l’accompagne jusqu’à ce tombeau. Sa nièce, Valentine de Cessiat, qui sut si bien préserver son souvenir, est la dernière à y être enterrée en 1894.